Dans la nudité secrète de mon être
(Jérémie, 1, 1, 4-10)
J'emprunte cette méditation à Soeur Bénédicte de la Croix, qui nous offre, dans "Prions en Eglise", de fortes paroles, à partir de l'une des lectures que nous propose la liturgie du jour, celle tirée du premier livre de Jérémie:
Si nous souffrons de ne pouvoir être nous-mêmes, écoutons Dieu nous révéler comme au prophète Jérémie: "Avant même de te former dans le sein de ta mère, je te connaissais." Quelle libération de savoir que Dieu me connaît sans me juger et m'aime telle que je suis! Sous son regard, je peux enfin laisser tomber tous mes masques, quitter les personnages que j'endosse pour tenir debout. La prière est cet espace de liberté où je choisis de me présenter à mon Créateur et Père comme au sortir de ses mains; dans la nudité secrète de mon être. J'ai confiance, il saura bien jouer de mes ombres et de mes lumières pour les transfigurer.
Je me permets d'y ajouter ce poème:
Faut-il n'être que
L'ombre portée sur la neige
Du brin d'herbe,
Acceptant que, la lumière
S'effaçant,
S'efface aussi cette trace,
Puis renaissant,
Dès que s'écarte un peu la nue
Et que coule l'or
Dans cette béance?
Nue,
Dans Ta lumière,
Etre toute à Toi,
Toute de Toi,
Consentante.
C.F.
(février 2004, juillet 2010)
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